L’édito du mois de Mai
Et si nous nous réjouissions !
Le mois de mai 2024 bat son plein d’évènements culturels et marque le démarrage de la saison estivalière avec de belles fréquentations sur les premiers rendez-vous : Welcome in Tziganie mais aussi deux nouveaux festivals « le printemps des Sassafras » et « Les fous rires gascons » qui ont rencontré pleinement leurs publics.
Dans le même moment les saisons culturelles des théâtres se terminent en beauté avec des partenariats comme celui autour de la chorégraphe NACH au CIRC à Auch, à Pujaudran et à Marciac fin mai.
Samedi 4 Mai au Théâtre Spirale à Riscle l’émotion était particulièrement forte et partagée pour mettre fin à un projet de plus d’un an que le panneau du spectacle A taille humaine résumait bien : « Notre fraternité n’a pas de frontière ». Questionner notre rapport à l’autre, à celui qui vient d’ailleurs, tel était le fil conducteur de cette soirée. Au programme photographie de Jérome Fourcade et Bruno Fert, diptyque de spectacles de la compagnie Délit de façade, slams et témoignages de migrants, livre audio réalisé par les élèves du Collège, repas afghans préparé par des jeunes afghans, les bénévoles de l’équipe cuisine, concert des cinq oreilles et un public enthousiaste.
Des moments d’une grande cohérence, qui avaient réuni la veille plus de 350 jeunes scolarisés et qui ont pu voir le jour en maillant des projets, des partenariats, des coopérations entre les associations Regar, La Peleyre, les élèves, l’équipe pédagogique du collège et celle de David Conrad de « En compagnie des Pouzouères », de Clément Salmi de l’Auberge des poètes dans le cadre du projet « Pourquoi tu migres ? » porté par le dispositif Jeunes culture animé par l’Adda et soutenu par la CAF et la DSDEN du Gers, le tout coordonné par le Théâtre Spirale en coréalisation avec l’Astrada. Nous pouvons saluer à cette occasion l’engagement de sa directrice en partance Fanny Pages, qui a su être à l’écoute de ce type d’aventure et de bien d’autres.
Oui, oui, une soirée comme celle-ci est plus que réjouissante et donne du sens aux engagements culturels et artistiques !
Alors, si ce printemps tarde à arriver, si la revue la lettre du spectacle titre « Les premiers indicateurs préfigurent une hécatombe en 2024 2025 », si les collectivités prises à la gorge sur leurs financements, répercutent leurs tensions sur le secteur culturel comme sur d’autres axes de leurs politiques volontaristes, ne perdons pas de vue que l’art nous permet de dépasser ces tensions et pas nécessairement par de simples divertissements.
L’époque est donc contradictoire et invite aux engagements, comme nous le propose Corinne Morel Darlieux dans son livre « Alors nous irons trouver la beauté ailleurs ».
En attendant, profitons pleinement des moments, qui s’offrent à nous pour nous réjouir ensemble !
Marc Fouilland
Directeur de l’Adda du Gers