Portrait d’artiste – Philippe Estèphe
chanteur lyrique (baryton), directeur artistique des Nuits Musicales en Armagnac et de la Compagnie des Cadets
Le Gers c’est tout d’abord là où Philippe a ses racines : ses parents et grands-parents sont gersois, il a grandi à la frontière entre le Gers et le Lot-et-Garonne, il a fait sa scolarité à Lectoure et s’y est marié… C’est aussi là où il a grandi en tant qu’artiste, puisqu’il a découvert la pratique du chant, notamment au Lycée St Jean, puis y a fait ses premières prises de rôle au sein des NMA. Il y a donc grandi sur scène mais aussi derrière la scène : aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours passé ses étés dans des coulisses de fortune entre les piliers cisterciens de Flaran ou à trier des accessoires sous le cloître de Condom pendant les Nuits Musicales en Armagnac… Philippe y est tombé dans la marmite vraiment tout petit ! Et son lien avec le Gers est plus fort aujourd’hui que jamais, notamment avec la création des Cadets, première compagnie lyrique gersoise.
Philippe est d’abord passionné de jazz, et ayant fait des études de management culturel, il a vite été attiré par la scène et le jeu théâtral. Il avait grandi dans un univers lyrique, avec notamment un père, Jean-François Gardeil, chanteur et metteur en scène, un grand-père mélomane, et un frère, lui aussi metteur en scène, qui lui a mis le pied à l’étrier. Il a d’abord fait ses armes dans des compagnies lyriques, puis son entrée dans l’agence de Thérèse Cédelle a été décisive pour sa carrière : elle lui a permis de se présenter dans les opéras nationaux et elle le représente toujours aujourd’hui.
Il a eu la chance de se produire assez tôt dans les barytons mozartiens (Guglielmo, Papageno, Don Giovanni, …) mais aussi Rossiniens (Raimbaud, Dandini,…), ainsi que dans les répertoires romantiques français. Un peu plus tard, il s’est découvert un goût pour le baroque, notamment français, et il a eu le privilège d’en enregistrer plusieurs opéras, en particulier avec Les Talens Lyriques de Christophe Rousset.
Philippe pense s’inscrire dans une démarche de “décentralisation” de l’art lyrique. La Compagnie Lyrique des Cadets est notamment composée d’artistes qui évoluent sur les scènes nationales mais qui ont à cœur de diffuser l’art lyrique dans des formes nouvelles et pour tous publics, notamment dans nos territoires. L’idée n’est pas de faire au rabais les titres d’opéra que seuls les théâtres nationaux peuvent assumer, mais plutôt de créer de nouveaux “objets lyriques”, dans un format adapté et avec la plus haute exigence artistique. L’autre singularité des Cadets dans le paysage lyrique est de proposer une forme “d’écosystème artistique” allant de la formation de jeunes chanteurs avec l’Académie Lyrique, jusqu’à leur embauche, que ce soit dans les productions des Cadets, mais aussi avec les saisons lyriques Ehpad ou des actions jeunes artistes, avec comme porte-étendard et temps fort de l’année le festival des Nuits Musicales en Armagnac et ses 55 éditions.
En dehors de la 55e édition des NMA cet été, plusieurs de ses enregistrements doivent sortir ces prochaines semaines, dont le disque du Requiem de Fauré par Hervé Niquet et son Concert Spirituel : c’est un immense honneur pour lui, en particulier dans cette année Fauré, d’avoir pu graver les parties solistes de ce chef d’oeuvre avec de si grands artistes et dans cette interprétation si originale. Il prépare ensuite une saison qui l’amènera à Budapest, Vienne, Bruxelles, Versailles, Limoges, Avignon, Venise… C’est aussi une saison chargée pour les Cadets qui se produiront sur plus d’une cinquantaine de dates. Mais son actualité la plus importante et la plus brulante est l’arrivée imminente de son deuxième bébé !