L’édito du mois de décembre
J’avais l’intention de vous parler de l’appel de Bégles intitulé « Les départements, remparts de la démocratie culturelle en danger » que vous trouverez ci-joint. Il rappelle l’engagement des départements des politiques volontaristes mises à mal par le contexte budgétaire, qui tente certaines collectivités à faire de la culture une variable d’ajustement. J’avais l’intention, car pour ce qui est mon dernier édito, départ à la retraite oblige, je souhaite vous inciter à aller découvrir le spectacle Qui som ? que j’ai vécu hier à Toulouse. Il justifie à lui seul les politiques culturelles qui permettent aux citoyens de partager cette « incroyable énergie vitale » qu’est l’acte artistique. La compagnie franco-catalane Baro d’Evel, fréquemment venue dans le Gers, à Auch à Seissan, sous les halles de Lomagne, nous propose d’aborder l’avenir avec réjouissance, modestie, détermination, confiance et surtout de l’aborder ensemble sans peur et avec toutes nos différences.
Ne pas renoncer, ne pas sombrer, rester debout, résister, faire confiance à notre capacité à relever ensemble les défis… la performance des treize artistes et la charge poétique pleine d’humour nous a réconforté lors de ce dimanche pluvieux et bien plus.
Le message est généreux, et comme pour d’autres spectacles vivants ou œuvres d’arts visuels, le spectacle fut un moment précieux collectif. Avec des intensités, des textures, des consistances qui différent selon nos états et les propositions, l’art nous rend plus libre, et tout simplement plus vivant et c’est manifestement ce que nous, public, ressentions fortement en quittant la salle du Théâtre de la Cité.
Soutenons nos auteurs, nos créateurs, nos artistes, nos médiateurs, nos enseignants, nos éducateurs, nos journalistes, ou aussi certains de nos politiques, tous ceux qui contribuent à nous rendre plus vivant, plus citoyens et qui aiguisent nos esprits critiques.
L’ADDA du Gers est un outil voulu et soutenu par le Conseil départemental du Gers et le Ministère de la Culture depuis 50 ans. Nos missions n’ont de sens que si elles contribuent à permettre aux acteurs culturels et éducatifs de créer les conditions d’accéder collectivement à faire société ensemble en se confortant et se confrontant aux arts. Elle participe à son endroit aussi à aiguiser l’esprit critique !
Notre association, et plus particulièrement son équipe permanente, va traverser une période de transition avant l’arrivée d’une nouvelle direction cet été. Elle aura besoin, comme beaucoup d’autres acteurs fragilisés par les faibles capacités des collectivités territoriales, de solidarité pour ne pas renoncer à ses missions d’interface entre acteurs culturels, éducatifs sociaux…
Enfin je souhaite la bienvenue à Emilie Vannieuwenhuyse, qui succède Danièle Monge et Cécile Bourgade pour assurer les fonctions de chargée d’administration et d’accompagnement du lundi au mercredi au côté des personnels du Groupement d’employeurs des associations gersoises, Peggy Johannes pour les payes et Chantal Caraguel pour la comptabilité.
Pour ma part, je consacre encore quelques heures à l’ADDA afin de tenter de rendre cette période de transition moins contraignante et remercie sincèrement tous ceux et celles qui m’ont permis de contribuer durant cinq ans à cette aventure complexe et qui croient dans ce modèle associatif d’une agence départementale, outil agile de coopérations culturelles territoriales.
Marc Fouilland,
Directeur de l’Adda du Gers