Portrait d’artiste – Robert Gourp

Acteur, metteur en scène

Après que René Gouzenne lui ait ouvert les portes de la Cave Poésie pour son premier spectacle, Robert Gourp, se découvrant un goût peu prononcé pour la torture de grenouilles, interrompt des études de biologie et s’oriente vers le théâtre corporel. Au Carré Silvia Montfort à Paris, il s’initie à différentes pratiques physiques et travaille le mime avec Etienne Decroux qui, paradoxalement lui donnera le goût des mots.

Il entre en 1984 au Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, suit un exil volontaire d’une douzaine d’années aux États-Unis et joue avec Tim Robbins (l’Actors Gang). A New York, il part en tournée avec Les Trois Mousquetaires et met en scène Cyrano de Bergerac, dans laquelle il interprètera le rôle principal et réalisera la scénographie. En tant que charpentier, il apprendra la construction de décors et travaillera au Joseph Papp Public Theater et au New York Shakespeare Festival.

Il contribuera à la création d’Artaban Théâtre avec laquelle il mettra en scène une adaptation du Dom Juan de Molière, Dom Juan à Manhattan, au théâtre de l’Alliance française et du groupe « Theater Against Political Violence » (laboratoire axé sur le langage corporel et l’improvisation théâtrale qui ouvre ses portes aux exilés et victimes de violences politiques).

De retour en France, il intervient à l’Université de Pristina, dans un programme de l’Organisation Internationale pour les Migrations sur les archives de la mémoire, à l’intention d’une population marquée par le trauma de guerre.

Il devient ensuite membre de la compagnie Le Phun puis, avec l’association Artaban, s’installe dans le Gers. Il joue Souvenirs Assassins de Serge Valletti, hors des théâtres, et a le plaisir, entre temps, de participer à la dernière création de la Compagnie Clo Lestrade et d’intervenir en milieu scolaire en partenariat avec l’Adda du Gers, lors du projet Collidram en 2018 et à l’école de Montfort en 2019, de très belles expériences permettant de faire entrer le théâtre dans les classes.

Depuis janvier 2020, il travaille sur un montage de textes poétiques de Baudelaire, Rostand, Victor Hugo, Lecomte De Lisle… entrecoupés d’extraits d’autres textes de Serge Valletti.

Comme beaucoup d’autres, impacté par la crise sanitaire, il réfléchit comment poursuivre la mission de son association et continue à travailler à la reprise de son activité.